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Jean-Marc Montera

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Issu du rock, surnommé “ le John Lee Hooker du noise“ (Jazzthetic, Markus Müller), Jean Marc Montera utilise tout le registre des cordes amplifiées et acoustiques : résonances, percussions, distorsions, extensions et détournements en tous genres, évocateur d’un monde sonore abstrait et du mécanisme quotidien de la ville et du travail. Il est parmi les plus actifs dans le champ des musiques improvisées. Depuis les années 1970, il multiplie les rencontres et les contacts avec d’autres univers artistiques jusqu’à rendre de plus en plus floue la « barrière » entre les genres.

Jean-Marc Montera, cofondateur du GRIM (Groupe de Recherche et d’Improvisation Musicales) en 1978 s’est associé en 2000 avec l’auteur metteur en scène Hubert Colas, pour fonder Montévidéo, centre de créations contemporaines à Marseille. La vocation de ce centre est de créer des passerelles, d’établir une interactivité entre la musique et le théâtre sous leurs formes les plus actuelles et de multiplier les confrontations avec d’autres artistes et d’autres disciplines.

En 2001, il fonde l’Ensemble d’Improvisateurs Européens réunissant Hans Koch, Thomas Lehn, Hélène Breschand, Dan Vandewalle, Lelio Giannetto, Chris Cutler. Avec l’EIE il monte la partition graphique « Treatise » de Cornelius Cardew et tourne en France (Europa Jazz Festival, Pannonica, Athénor, Musique Action, et à l’étranger, Cet ensemble s’est donné pour objectif de se spécialiser dans l’interprétation des partitions graphiques.

Outre ses concerts solo ou formation, il réalise de nombreuses musiques de films et de créations théâtrales ou chorégraphiques.

Avec le théâtre

On lui doit notamment la coordination musicale de l’opéra rock Helter Skelter de Fred Frith et François-Michel Pesenti, et la composition musicale de Glaube, Liebe, Hoffnung de Von Hörvath, mise en scène par Peter Palitzch (Berliner Ensemble).

Il travaille à deux reprises avec le metteur en scène Jean-Claude Berrutti.. Il compose et interprète pour celui-ci, la musique du pupille qui voulait devenir tuteur, de Peter Handke et de La chute de Biljana Srbljanovic .

Depuis 1999, il collabore régulièrement avec l’auteur, metteur en scène et scénographe Hubert Colas. Pour ce metteur en scène il réalise la composition musicale de Mariage de Witold Gombrowicz (commande d’Etat), Nouvelle Vague et La Fin de l’amour de Chrisitne Angot, Ces Objets aimés qui d habitude ne parlent pas d’Hubert Colas et Purifiés de Sarah Kane .

Ensemble, ils mènent une résidence à l’université de Metz depuis octobre 99 où ils co-dirigent un atelier musique et théâtre.

Avec la danse

En 1999, il rejoint la compagnie SKALEN, collectif réunissant chorégraphes, musiciens et plasticiens. Aux côtés des danseuses chorégraphes Michelle Ricozzi et Giovanna Vélardi et du plasticien Patrick Laffont, Jean-Marc Montera participe aux différentes créations : Le plongeon du voimekoi, Walkabout Stalk (festival DanseM –Marseille), Envahi(r), Parcours ascensionnels (festival de Torcy), Xenit, I Next… La compagnie se produit dans divers festivals : DanseM (Marseille), Festival Corps à Cœur (Ballet Prejlocaj- Aix en Provence), Festival Danse à Aix, Festival Les Innacoutumées (Ménagerie de Verre- Paris), festival Short Format (CRT-Milan).

 

En 2004, la compagnie Skalen prépare Précipités, en trois étapes. La première s’est tenu à la Friche La Belle de Mai, la seconde au théâtre de la Minoterie (MOD), pour une création au festival de Marseille en Juillet 2004.

En 2002, Jean-Marc Montera collabore à la musique de la création de la chorégraphe Odile Duboc « J’ai mis du sables exprès, vite fait, comme ça dans mes chaussures ».

En concert

Avec une trentaine d’albums au sein de différentes formations, son premier album solo sort en 1995 sur le label FMP (Free Music Production).

A son actif, de multiples concerts et enregistrements, dans divers festivals et autres contextes musicaux, en France (Grenoble, Mulhouse, Rive de Giers, Les Nouvelles Scènes, Le Mans, Musique Action, Festival Goodbye 20 Century – Gent), en Grèce, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, en Argentine, au Chili,... avec, entre autres, André Jaume, Barre Phillips, Fred Frith, Yves Robert, Henry Lowther, Paul Lovens, Freddy Studer, Hans Reichel, Keith Rowe, Chris Cutler, David Moss, Gunter Muller, Loren Mazzacane Connors, Thurston Moore, Lee Ranaldo...

Il joue actuellement au sein d’un quartette avec Fred Galiay, Tony Buck, Jean-François Pauvros, Jean-Marc Montera et d’un trio avec Jean-François Pauvros, Noel Akchoté, Jean-Marc Montera

Guitare en chantier : Jean-Marc Montera

« Hang Around Shout »

Raclures de guitares

(…) Imaginons tous les guitaristes – en herbe, amateurs ou professionnels- qui au même moment, sur la terre (comme au ciel !), jouent, à peu de choses près, de la « même façon », essaient les mêmes accords, les mêmes types de solos, s’appliquent à s’immerger dans une même musique, à se rapprocher de la « réussite guitaristique »… imaginons, dans le flux et reflux des exercices abrutissants, toutes les ratures, tous les déchets sonores qui se dispersent dans l’atmosphère… Tout ce que l’on gomme, tranche, maquille, sacrifie pour « ressembler à », et qui constitue la dimension du non-dit. Un guitariste comme Jean-Marc Montera fouine dans ces dépôts de « ratures ». il ramasse, collectionne, se branche sur ces particules de non-dit, écoute dans ces coquilles vides la mer d’expressions refoulées de la surface du quotidien. Entre ces vibrations captées et sa propre épaisseur d’expériences humaines, il noue des interférences. Sa musique est faite de toutes ces brisures expressives. Et Elle crisse parfois dans l’oreille comme un tapis de verre pillé, comme une mosaïque d’accidents infimes (…)

Guitare pirate

Imaginons les médias, les modèles et la pub au service des symboles dominants de la guitare, comme une sorte d’Internet mental de la guitare électrique… !Jean-Marc Montera est un bricoleur qui se branche sauvagement sur ce réseau, parasite et pirate à tour de bras les informations qui y circulent, qui s’y échangent. Son piratage consiste à ne pas participer à la circulation passive des informations. Il fait entrave. Son corps fait barrage. Toutes les particules informatives gravitent, s’agglomèrent autour de lui, le percutent. Sa musique est faite des réactions en chaîne qui découlent de sa volonté d’intervenir, de modifier chaque particule qui entre en conjonction avec l’influx nerveux de sa guitare. Il coupe, lacère, ébouillante, perfore, griffe, taraude, martèle, dépolit, froisse, morcelle, obsédé par le besoin d’imprimer sa griffe, de communiquer ce qu’il est. Surtout en modifiant la vitesse de l’information : on a besoin de temps pour dire qui l’on est. (…)

Pierre Hemptinne